DANS L'ATTENTE QUE MAATI MOUNJIB DEVOILE SON "STORYMAKER" SUR LA GESTION DU CENTRE IBN ROCHD

Bon d’accord ! Maati Mounjib a tout à fait le droit de se définir comme un dissident politique et d’arroser les medias internationaux de sa propre interprétation sur ses démêles actuels avec la justice marocaine. Il lui est tout aussi libre de cultiver « la rebelle attitude », comme, du reste, il le fait en toute quiétude depuis plusieurs années en donnant libre cours à ses théories de la « complotite » et du « makhzen conspirateur ». Il lui est totalement loisible de se mettre en grève de la faim quand il veut, là ou il veut et tant qu’il veut. Il n’y a aussi aucun problème à ce que tout un chacun puisse, si cela lui chante, signer des pétitions ou publier des communiqués de presse en soutien au fondateur et directeur du défunt Centre Ibn Rochd des Etudes et Communication.

Tous ces droits sont garantis et personne ne peut en priver Maati Mounjib et ses ouailles, qui savent pertinemment que le Maroc n’est pas la Biélorussie où la loi sur « le discrédit du pouvoir à l’étranger » punit de peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement, tout citoyen organisant ou adhérant à la formation de personnes à la « participation à des manifestations de rue » et ce, au même titre que les journalistes nationaux et internationaux travaillant pour des medias ou des ONG, qui fourniraient à un Etat  ou une entité extérieure de fausses informations sur la position politique, économique, sociale ou militaire du pays, ou encore « appellerait une puissance ou une organisation à agir au dépens du pouvoir en place".

De tout cela il n'en est rien, car cela serait quand même le comble que la loi marocaine interdise à ses citoyens de « pleurer avant d’avoir mal » ! Sauf que comme dans tous les pays du monde qui rejettent le déni de justice, celle-ci est dans l’obligation de s’appliquer souverainement et pragmatiquement, lorsqu’il s’agit d’élucider dans le strict respect de la présomption d’innocence, des cas de malversations, de détournements de fonds ou tout autre délit de droit commun? qui fait partie de ce qu’on appelle plus génériquement la "criminalité en col blanc".

De ce fait, personne ne rechignera à connaître les circonstances dans lesquelles Maati Mounjib a crée le Centre Ibn Rochd et pour quelles raisons il lui a conféré le statut juridique d’une SARL, au lieu d’une ONG. Tout le monde voudrait comprendre pourquoi les comptes bancaires de cette SARL étaient ouverts au nom de quatre personnes, tous membres de la famille de Maati Mounjib et pour quelles raisons l’actionnariat était limité à ce dernier et à sa sœur. Comment se fait-il que le fondateur du Centre Ibn Rochd ait décidé inopinément et brusquement de liquider sa société en 2014, dès que la Cour des Comptes a annoncé son intention d’auditer les subventions perçues par les ONG nationales ? Par quel mystérieux tour de passe-passe, les quelques "millions de Dhs" correspondant aux subventions étrangères engrangées par cette SARL, ont-ils été transférés sur les comptes de l’épouse et la sœur de Mounjib ?

« Seule l’Histoire n’a pas de fin », dixit Baudelaire. En historien chevronné qu’il est, Maati Mounjib le sait fort bien. Il doit aussi savoir que c’est également le cas pour la justice marocaine, qui reste résolue à trouver des réponses à ses questionnements en dépit de la difficulté d’accès à l’information. Un droit pour lequel milite activement Maati Mounjib, tout en refusant, paradoxalement, de livrer le véritable « Storymaker » concernant la gestion du Centre Ibn Rochd…au risque de finir par discréditer l'image du fournisseur de cette application androïde, à savoir la "valeureuse" ONG hollandaise "Free Press Unlimited".