L'amnésie feinte de Moulay Hicham sur l'origine de sa fortune
Cela peut paraître noble, courageux, téméraire qu’un membre de la famille royale livre son témoignage dans un documentaire diffusé par une chaîne publique française consacré à la critique de la fortune du Roi du Maroc. Pourtant cette image d’Épinal du prince iconoclaste qui revendique « la nationalisation du patrimoine royal » ne résiste pas longtemps à l’analyse des faits.
Et les faits sont particulièrement têtus, surtout lorsque l’on observe la finasserie avec laquelle Moulay Hicham prend soin de faire oublier la fortune colossale héritée avec ses deux cadets, de son défunt père, l’oncle paternel de Mohammed VI, tout en essayant de faire accroire au mérite qu’il a « d’être parvenu à sortir de l’ombre protectrice de la Couronne Chérifienne grâce à la création en 1999, à Abu Dhabi de sa propre société Al Tayyar Energy », dont les usines prospères et florissantes sont implantées en Thaïlande, au Canada et en Grande Bretagne, où elles produisent de l’énergie renouvelable.
Un projet d’investissement, qui en dépit d’avoir englouti des centaines de millions de dollars tirés directement de son héritage (avec en sus le recours au patron d’une banque marocaine de la place pour payer les créances), sans bénéficier ni au Maroc et encore moins aux marocains, n’a pas pour autant empêché Moulay Hicham de mêler sa voix à celles et ceux qui s’évertuent à vouloir accuser le Souverain du Maroc d’évasion fiscale, pour le seul fait qu’il détient un compte bancaire en Suisse ou qu’il acquiert en toute légalité des biens personnels à l'étranger.
Car pour être crédible, le prince, qui s’est auto banni depuis près de 15 ans avec femme et enfants chez l’Oncle Sam, où il se considère de son propre aveu comme un « immigré de luxe », devrait donner l’exemple en acceptant de dévoiler le coût réel de son exil américain et révéler le montant complémentaire à ses dividendes d’Al Tayyar Energy, qu’il doit prélever sur ses exportations de clémentines et autres agrumes du domaine d’Al Boura à Taroudant, pour boucler ses fins de mois aux États-Unis et payer ses charges mensuelles.
C’est vrai que Moulay Hicham nous avait scotchés par sa "franchise habituelle" en 2001, lorsqu’il avait déclaré sur les plateaux de la chaîne française "LCI", que son propre logement était hypothéqué. A cette époque, on ne l’avait pas bien compris, mais en réalité, le prince n’est ni un féru du capitalisme sauvage, ni un collectionneur de patrimoines. C’est plutôt le mécène amoureux de la science et du savoir qui n’hésite pas à ponctionner six millions de dollars sur l’héritage paternel, pour en faire don à l’université de Princeton et à loger sa fondation éponyme, dans le paradis fiscal du Vaduz au Liechtenstein.
C’est aussi l’altruiste qui aime à publiciser l’amour qu’il nourrit envers son prochain, en prenant en charge l’hospitalisation en France des journalistes et universitaires marocains en rupture de ban et ayant sombré dans l’aigreur politique, ou encore les frais de scolarité de leurs progénitures dans d’élitistes universités aux Emirats Arabes Unis … à condition, toutefois, que tout cela soit consigné en bonne et due forme dans une reconnaissance de dette… au cas, parait-il, où l’office des changes marocain en aurait besoin.
Avec autant de dépenses hors des frontières du Maroc, où contrairement à sa fratrie il s’est refusé, au cours de ces quinze dernières années, à y investir le moindre centime de son héritage, il serait farfelu de croire que Moulay Hicham, qui possède des comptes bancaires aux USA, en Suisse, à Beyrouth, à Abu Dhabi, au Liechtenstein et on ne sait où encore, s’adonne à l’évasion fiscale.
Forcement non, car comme l’appréhendent la meute de journalistes refuznik que le prince entretient en Espagne, en France, ou aux États-Unis et qui ne manquent pas de le traire cupidement en euros et en dollars, en contrepartie de quelques écrits sulfureux pour monter en sauce un compte royal à la banque suisse "HSBC", ou les supputations infondées des « Panama Papers » ; il s’agirait d’un « soutien caritatif salutaire » à l’alimentation de la critique nihiliste contre le régime marocain.
Moulay Hicham en est tellement convaincu, qu’afin de pérenniser le financement de sa petite cour de courtisans, il a même décidé d’en externaliser avec perfidie les ressources, en allant quémander auprès de son entourage familial et amical des sommes d’argent qui ne sont jamais inférieures à six zéros et qu’il refuse de rembourser le jour J, en prétextant avec mauvaise foi le blocage que connaît depuis trente ans le règlement de la succession de son défunt père.
Un véritable racket, qui a fini par excéder les nombreux créanciers d’un prince insolvable croulant sous une multitude de dettes personnelles et bancaires et du coup, ces derniers n’hésitent plus à jaser sur l’imposture du discours moralisateur et de défense des droits de l’homme prêché par Moulay Hicham, qui demeure incapable de préserver la dignité des gens en honorant les dettes qu’il leur doit.
C’est sans doute pour toutes ces raisons que les médias français, lassés de ressasser les mêmes balivernes sans fondements sur le régime marocain, surtout après avoir découvert les réelles motivations des deux journalistes prédateurs qui en sont derrière, ont décidé cette fois-ci d’enquêter d’un peu plus près sur la fortune de Moulay Hicham, ce prince marocain donneur de leçons, qui affectionne de balayer devant la porte des autres avant de le faire devant la sienne.
Une démarche saine qui permettra certainement aux journalistes français objectifs et intègres de distinguer le bon grain de l’ivraie dans le portrait dithyrambique qu’avaient brossé de lui ses nègres dans l’autobiographie publiée par le prince en 2014, sans avoir pu convaincre grand monde.